Pour la première fois dans l’histoire de la musique, les mots et la musique sont unis au service du sens et de l’émotion. En aucun cas l’action ne prévaut, et la seule musique des mots est magnifiée par la science et le génie du compositeur. Tout n’est que subtilité et finesse : Monteverdi réussit à synthétiser le savoir madrigalesque d’une époque révolue et pose les fondements de la "deuxième pratique" : désormais, la composition veut traduire musicalement les émotions des hommes et peindre leur fragilité à travers des chants solistes portés par un groupe d’instruments accompagnateurs, le continuo. Ces instrumentistes doivent développer des couleurs d’orchestration et des improvisations personnelles au service d’un sentiment. Ils sont le lien, ou plutôt la traduction musicale, entre des notes couchées sur une portée et un texte poétique.
La Musica, personnage allégorique, chante en prologue le pouvoir d'Orphée dont la musique est si belle qu'elle réussit à émouvoir les dieux, charmer les hommes et les animaux et à faire se mouvoir les arbres et les rochers. Orphée et Eurydice se marient. Par une messagère, Orphée apprend qu'Eurydice est morte, mordue par un serpent ; il décide d'aller aux Enfers pour la sauver : L'Espérance accompagne Orphée à ses portes.
Rencontrant Charon, il essaye de le subjuguer par son chant. Sans succès, il essaye à nouveau mais avec sa lyre. Charon s'endort et Orphée en profite pour entrer aux Enfers.
Touchée par la musique d'Orphée, Proserpine, la reine des Enfers, épouse de Pluton, le convainc de laisser partir Eurydice. Pluton acquiesce sous une condition : Orphée ne doit pas se retourner pendant qu'Eurydice le suit sur le chemin du retour à la lumière et à la vie.
Il part, avec Eurydice à sa suite, mais il ne peut s'empêcher de se retourner : sa femme disparaît. Accablé de chagrin, Orphée est emmené au ciel par son père Apollon et devient immortel, à l'égal des dieux : il pourra voir Eurydice dans les étoiles.