Page à la cour de Louis XIV où il suit l’enseignement de maîtres comme Pierre Robert, Henry du Mont ou encore Jean-Baptiste Lully, Henry Desmarets envisage une carrière à la Chapelle Royale de Versailles. Mais, impliqué dans une affaire de mœurs, Il doit en 1699 affronter la justice et fuir la France pour éviter la potence.
Son œuvre, Circé, est une tragédie lyrique en un prologue et cinq actes, présentée au public parisien en 1694. Avec Didon, elle reste une des deux tragédies qui ont forgé le savoir-faire et la notoriété de Desmarets.
D’inspiration Lulliste, cette partition est composée sur un livret de Madame de Saintonge, chose rare, une femme. La création, ambitieuse, demande de nombreux solistes aux qualités théâtrales accomplies, un chœur, un orchestre fourni et huit changements de décors. Le Dauphin assistera à plusieurs représentations, signe de son appréciation. Pourtant, elle n’échappera pas à la critique parisienne pour qui la « musique est bonne et les vers froids » !
Nombre d’opéras donnés après la mort du grand Lully sont encore oubliés. Circé n’a jusqu’à aujourd’hui suscité aucun travail musicologique ou de restitution ni aucun enregistrement. Avec un travail organologique et de restauration, en collaboration avec le Château de Versailles, nous proposons de réparer cette erreur et de rendre à la postérité tout le faste cette partition.