À Paris, à l’aube du XVIIIe siècle naît l’institution du Concert spirituel, créée par le hautboïste Anne Danican Philidor.
Au cours des soirées musicales parisiennes du Concert spirituel en 1750, on pouvait entendre tout à la suite quelques pages du grand Lully, puis du novateur Rameau, quelques notes de musique sacrée en alternance avec la dernière cantate à la mode. Cela s’appelait les « Fragments », l’idée étant de ne retenir que le meilleur, ou plutôt ce qui plaisait le plus dans ces années-là.
C’est pour s’affranchir du modèle de « chercheur musicien archéologue » qui recrée à l’identique, mais dans un contexte bien lointain, que nous retenons cette idée – presque coupable – d’entendre le meilleur des grands compositeurs, avec par exemple une ouverture et un air du grand Rameau, un concerto de violon de Leclair voire un extrait des Quatre Saisons de Vivaldi, un fragment de Pergolèse ou du grand compositeur allemand Hasse.
Pour jouer la musique du Concert spirituel dans l’esprit des programmes de l’époque – c’est-à-dire avec un goût prononcé pour les compositeurs virtuoses, la modernité et l’Italie, tout en conservant le meilleur des œuvres françaises du passé –, nous avons construit un best-of festif, pensé pour un orchestre de chambre et une voix, organisé autour de plusieurs œuvres phares et de l'idée de virtuosité, comme un moment, un geste de pur plaisir musical.