« La plus belle musique se trouve dans les silences » sont des mots que l’on prête volontiers à Mozart. Ces silences qui inspirèrent nombre de compositeurs, comme Debussy qui prisait si fort le mystère. C’est toute cette atmosphère de non-dits qui fait de La Voix humaine une œuvre unique. Composée par Francis Poulenc en 1959 sur la pièce Jean Cocteau, elle-même créée en 1930, le propos n’en est pas moins d’une modernité redoutable.
Une femme seule, parlant au téléphone à un interlocuteur masculin qui semble être son amant, un monologue fait de fausses vérités et de vrais mensonges, une parole qui ne se libère que lorsque le désespoir l’emporte. Qui est cette femme ?
Quelle est son histoire et quel pouvoir cet homme exerce-t-il sur elle au point qu’elle tente de se donner la mort ? Ses visages sont multiples, La voix est femme-enfant, femme fatale, femme rejetée, femme libre. C'est Ève qui décide de son destin, et portée au fil des générations par des créateurs qu’elle passionne, des interprètes qui la rêvent et un public qui la devine, elle semble ne pas avoir de fin.
Caroline Mutel
« Par un curieux mystère ce n'est qu'au bout de quarante ans d'amitié que j'ai collaboré avec Cocteau. Je pense qu'il me fallait beaucoup d'expérience pour respecter la parfaite construction de La Voix humaine qui doit être, musicalement, le contraire d'une improvisation. »
Francis Poulenc
