Créées pour la semaine sainte au XVIIIe siècle, les « Leçons de Ténèbres » ont pour vocation de préparer les fidèles à la fête de Pâques. À partir du texte des Lamentations de Jérémie de l’Ancien Testament, elles sont de véritables exhortations au repentir et à la méditation. Dans la liturgie chrétienne, elles symbolisent la solitude du Christ au moment de son agonie.
François Couperin créé ses Leçons de Ténèbres en 1714 à l’abbaye de Longchamp et signe alors une œuvre sacrée, célèbre, qui se définit rapidement comme la quintessence de la musique baroque pour les voix de soprano. Parmi les trois leçons de Couperin, deux font appel à une voix seule ; la troisième, écrite pour deux voix, est observée par les musicologues comme l’un des sommets de l’art vocal de l’époque baroque.
Le programme complet comprend Quam dilecta d’André Campra, compositeur contemporain à François Couperin, mais aussi La Pompe funèbre de ce dernier, des pièces pour clavecin ainsi qu’une Symphonie pour viole de Louis Couperin, son oncle. Les Leçons de Ténèbres sont ainsi replacées dans le contexte de leur époque, entourées par les œuvres des proches contemporains de leur auteur.