Quand Haendel arrive à Rome à la fin de 1706, l’opéra n’y est plus autorisé, jugé profane, scandaleux pour la capitale de l’Eglise. La noblesse séculière se tourne alors vers d’autres genres, notamment la cantate et le concerto grosso. C’est en 1708, à l’occasion de la fête annuelle de l’« Accademia degli Arcadi » qu’Haendel est sollicité pour composer une cantate. Elle sera la première de ses fameuses cantates dites ’’romaines’’. La poésie mise en musique traite toujours de l’amour et des sentiments qu’il suscite. Ainsi, ces œuvres sont pour la plupart passionnées ou mélancoliques… de véritables opéras miniatures.
Quant aux duos arcadiens pour soprano et alto, Ils traduisent la naissance d’un savoir-faire mélodique et harmonique unique, qui ouvre paradoxalement les portes au renouveau de l’opéra interdit. Naît alors le culte de l’émotion, de la virtuosité voire de la personnalité.
Nous proposons d’associer ces pages lyriques aux concerti grossi de Georg Muffat, compositeur et musicien savoyard, qui à l’image de Haendel, a traversé l’Europe, de Paris à Salzbourg ou de Lully à Biber en passant par l’Italie à la fin du 17ème siècle, réalisant de la manière la plus naturelle possible dans ses compositions une synthèse des identités et des pratiques musicales de toutes les grandes capitales, appelée « les goûts réunis ».