En 1706, alors âgé de 22 ans, Haendel amorce un voyage en Italie et est accueilli à Rome où l’opéra est interdit, jugé décadent par l’église. C’est dans ce contexte qu’il choisit de composer trois oratorios qui établiront sa réputation légendaire à Rome : Il Trionfo del tempo e del Disinganno, Dixit Dominus, et La Resurrezione.
Dixit Dominus, Vespro per la Madonna del Carmelo, présentée pour la première fois en 1707, est une œuvre majeure de l’histoire du compositeur. Il s’agit de l’une de ses premières compositions pour chœur, et d’une œuvre époustouflante qui touche si profondément les autorités religieuses que celles-ci lui proposent de se convertir au catholicisme, ce qu'il décline poliment. La structure de l’œuvre, qui alterne ou conjugue chœurs et arias, souligne le contenu émotionnel du psaume, et en fait une sorte de cantate sacrée en huit parties.
Né au XIIIème siècle, l’Ordre du Mont Carmel porte une dévotion particulière à la Vierge Marie. Haendel puise dans leurs psaumes, et les met probablement en musique pour la célébration des fêtes de Notre-Dame du Carmel à Rome, en l’église Santa Maria di Monte Santo.
Nos vêpres à la Vierge sont une reconstitution, et une invitation à la redécouverte du célèbre Dixit Dominus, ouvrant l’office et conviant d’autres compositeurs majeurs à compléter cette liturgie par des œuvres moins célèbres mais sublimes, à l’image du Crucifixus pour 16 voix de Caldara.